Allaiter pendant la grossesse
Auteur : Naitre et Grandir
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Auteur : Naitre et Grandir
Lorsqu’une mère allaite son enfant pendant plusieurs mois ou plusieurs années, il est possible qu’elle devienne de nouveau enceinte pendant cette période. Elle peut alors choisir de poursuivre l’allaitement de son enfant. Parmi les raisons invoquées pour continuer, certaines mères mentionnent le fait que leur enfant avait encore besoin de ces moments de proximité et qu’il n’était pas prêt à être sevré.
Bien que certaines personnes soulèvent des questions sur la sécurité de l’allaitement pendant la grossesse, cette pratique ne pose aucun risque pour la santé de la mère, du foetus ou de l’enfant allaité.
Les effets de l’allaitement pendant la grossesse ne sont pas très bien étudiés. Les quelques données existantes semblent toutefois indiquer qu’il y a peu de risques associés à l’allaitement pendant la grossesse si la mère est en santé, si sa grossesse se déroule normalement et si elle n’a pas vécu une grossesse à risque dans le passé.
Voici quelques préoccupations courantes liées à l’allaitement pendant la grossesse.
Pendant la grossesse, la présence de certaines hormones entre en conflit avec la production de lait. Plusieurs mères peuvent ainsi remarquer une baisse de leur production dès la première moitié de la grossesse, en particulier pendant le deuxième trimestre.
Si l’enfant allaité a commencé l’alimentation solide, cette diminution est moins problématique puisque le lait maternel n’est plus son unique aliment. Cependant, s’il a moins de 6 mois et est encore allaité exclusivement, la quantité de lait produite pourrait devenir insuffisante. Il est alors conseillé de rencontrer une consultante en lactation pour déterminer s’il est possible de faire augmenter la production de lait. Sinon, l’enfant pourrait avoir besoin d’un supplément, par exemple le lait de sa mère congelé avant le début de la grossesse. Si la mère ne dispose pas de lait maternel en quantité suffisante, de la préparation commerciale pour nourrisson pourrait être utilisée.
Ces changements peuvent aussi modifier la composition du lait. Par exemple, dans les 2 premiers mois de la grossesse, la concentration en protéines, en sodium et en chlore augmente, alors que la quantité de potassium, de lactose et de glucose diminue. Le lait peut alors prendre un goût salé. Même si certains enfants peuvent alors refuser le sein, ces modifications à la composition du lait n’influeront pas sur son développement.
Certains enfants peuvent également être contrariés par ces changements et se désintéresser de l’allaitement. Un sondage réalisé auprès de femmes qui allaitaient pendant leur grossesse révélait d’ailleurs que, dans 69 % des cas, le sevrage avait lieu pendant le 2e trimestre.
Environ 75 % des femmes qui allaitent pendant leur grossesse rapportent avoir les mamelons plus sensibles. Cet inconfort serait attribuable aux changements hormonaux en cours. Malheureusement, la plupart des traitements recommandés pour les mamelons douloureux sont habituellement peu efficaces pendant la grossesse. Pour diminuer les sensations désagréables, certaines mères ont recours à des techniques de respiration. Il est aussi préférable de s’assurer que l’enfant prend le sein correctement. Une évaluation par une consultante en lactation pourrait alors être nécessaire.
Par ailleurs, certaines mères disent ressentir un malaise émotionnel au moment des tétées pendant la grossesse. Certaines femmes décrivent cette émotion comme un sentiment d’agacement ou d’irritabilité. Pour gérer ce malaise, il est suggéré de se distraire pendant la tétée en lisant ou en écoutant de la musique par exemple. Les techniques de respiration constituent aussi une bonne option.
Enfin, vers la fin de la grossesse, le ventre de la mère qui prend de l’ampleur rend parfois les tétées plus difficiles. Allaiter couchée peut alors être une solution. Si l’enfant est assez vieux, la mère peut aussi demander sa coopération pour trouver une position confortable.